ACNÉ SÉVÈRE & CICATRICES D’ACNÉ

Qu’est-ce que l’acné et les cicatrices d’acné ?

L’acné est une maladie de peau qui provoque la peau grasse, de petits kystes, des boutons rouges et des têtes blanches chez la plupart des adolescents. L’acné entraîne une inflammation (rougeur, pus, douleur) prolongée de l’orifice du poil (orifice pilosébacé).

L’acné se caractérise par une peau grasse et plusieurs types de boutons souvent associés. On distingue les lésions rétentionnelles (comédon ouvert ou point noir et comédon fermé ou microkyste), les lésions inflammatoires (papule ou bouton rouge, pustule ou tête blanche et volumineux boutons rouges douloureux ou nodules), les kystes et les marques ou cicatrices qui peuvent être temporaires ou définitives. L’affection débute le plus souvent à l’adolescence et prend fin la plupart du temps avant l’âge de 25 ans.

Qu’est-ce qui provoque la maladie de l’acné ?

L’acné est souvent familiale et s’associe à la peau grasse, elle débute par l’obstruction de l’orifice du poil et de la glande sébacée. Un bouchon corné obstrue l’orifice du poil, il produit un microcomédon puis un microkyste. Les bactéries qui prolifèrent dans le follicule (propionibacterium acnes) libèrent des substances qui provoquent l’inflammation du microkyste et entraînent un bouton rouge et une tête blanche.

On reconnait donc plusieurs facteurs importants dans le développement de l’acné :

– L’augmentation de la production de sébum est responsable d’une peau grasse, celle-ci est essentiellement sous la dépendance des hormones mâles (androgènes) chez l’homme et chez la femme. On pense que la glande sébacée est trop sensible aux androgènes qu’elle peut d’ailleurs synthétiser.
– L’obstruction de l’orifice du poil par un bouchon corné provoque les lésions rétentionnelles (microcomédon puis comédons ouverts ou points noirs et comédons fermés qui forment de petits grains couleur chair ou microkystes). Plusieurs facteurs influencent l’obstruction du follicule pilosébacé comme la composition du sébum, le taux des hormones mâles, les bactéries et des substances produites par les cellules de la peau (cytokines).
– Il existe une anomalie de la flore microbienne (microbes vivant normalement sur la peau). Le proprionibacterium acnes joue un rôle essentiel et favorise la survenue de boutons rouges à partir du comédon, mais l’acné n’est pas une infection provoquée par ces bactéries.
– L’inflammation provoque les papules ou boutons rouges, les pustules ou têtes blanches et les volumineux boutons rouges douloureux ou nodules. L’inflammation est provoquée par des substances fabriquées par les bactéries et peut-être aussi par des acides gras provenant du sébum.
– Les facteurs familiaux jouent aussi un rôle dans le développement de l’acné. Les adolescents porteurs d’acné ont un de leur parent qui présente de l’acné dans presque un cas sur deux (45%) alors que les parents de ceux qui ne présentent pas d’acné ne sont touchés par cette affection qu’environ une fois sur dix (8%).
– L’acné est influencée par les d’hormones mâles mais elle est rarement provoquée par un dérèglement ou une maladie des glandes endocrines (syndrome des ovaires polykystiques chez la femme, déficit congénital en 21 hydroxylase ou affection plus rare). Il s’agit plus probablement d’une hypersensibilité de la glande sébacé aux hormones mâles.
– Certaines formes particulières d’acné ont des causes spécifiques. L’acné du nouveau-né est induite par le passage des hormones maternelles dans le sang du nouveau-né, l’acné induite est provoquée par la prise de médicaments (pilule, cortisone, antiépileptiques…) ou de toxiques, une exposition aux ultraviolets, l’acné cosmétique est provoquée par l’application de crèmes comédogènes.

Quels sont les sujets à risque ?

On considère que la plupart des adolescents sont touchés par l’acné, 95% des garçons et 83% des filles sont plus ou moins affectés. Une acné importante qui nécessite le recours du médecin est plus rare, elle touche environ un patient sur cinq. Les facteurs familiaux sont prédisposants. Si l’acné touche surtout l’adolescent, elle n’est pas rare chez l’adulte (acné tardive).

Un excès d’hormone mâle est en cause chez certaines femmes qui présentent aussi des règles irrégulières, une pilosité excessive (hirsutisme), et une chute de cheveux (alopécie). Un bilan hormonal et une échographie des ovaires permettent de mettre ces cas en évidence (syndrome des ovaires polykystiques, déficit congénital en 21 hydroxylase).

Certaines formes d’acné sont particulières au nouveau-né (acné néonatale), provoquées par la prise de médicaments (acné induite), l’exposition aux ultraviolets ou l’application de cosmétiques comédogènes (acné cosmétique).

Quels sont les symptômes de l’acné ?

L’acné comporte plusieurs types de manifestations, elle prédomine au visage (99%), au dos (70%) et au niveau du thorax (15%).

Peau grasse ou hyperséborrhée – La peau grasse accompagne toujours l’acné, elle peut être modérée ou très gênante.
Lésions rétentionnelles – Ces lésions témoignent de l’obstruction du follicule du poil et précèdent souvent la survenue des boutons rouges. Les lésions rétentionnelles prédominent au milieu du visage (front, nez, menton) ou zone T et peuvent s’étendre à la partie haute du dos et du thorax. Certaines acnés comportent surtout des lésions rétentionnelles dont la prise en charge inadaptée est un facteur d’échec du traitement.
– Comédon fermé : ils forment de petites élevures couleur chair que l’on observe mieux à jour frisant ou lorsque l’on tend la peau légèrement entre deux doigts.- Comédon ouvert ou point noir : tout le monde les reconnait facilement, ils représentent un autre stade du comédon qui s’ouvrent à la peau par l’orifice du poil. Le contact du comédon avec l’air provoque sa coloration noire, conséquence d’un processus d’oxydation.
Lésions inflammatoires
– Papules : elles forment des taches rouges surélevées
– Pustules : elles se traduisent par des têtes blanches qui surmontent des papules inflammatoires
– Nodules : Ils forment de gros boutons rouges et douloureux.
Les kystes
Les kystes forment des boutons sous la peau de couleur chair dont la pression laisse sortir une substance blanchâtre, épaisse et malodorante.
Lésions séquellaires

Les marques temporaires s’effacent progressivement après quelques mois (3 à 12) alors que les marques définitives, persistent mais peuvent être atténuées par des traitements adaptés.
– Marques temporaires. Taches rouges : les papules et les têtes blanches laissent des taches rouges qui persistent souvent plusieurs mois après leur disparition. Taches brunes : les patients à peau mate ou colorée développent fréquemment des taches colorées qui persistent des mois après la disparition des papules d’acné.
– Cicatrices définitives. Taches blanches : ces taches ont une surface un peu froissée (elastolyse périfolliculaire), elles sont parfois nombreuses au niveau du dos ou du thorax. Cicatrices déprimées : elles sont parfois larges mais peu profondes à bords arrondis ou bien petites, profondes à bords abrupts (cicatrices en pic à glace). Cicatrices en relief (chéloïdes) : elles forment des boutons durs et surélevés préférentiellement situés au niveau des mandibules, du haut du dos ou du thorax.

Comment diagnostiquer l’acné ?

Le diagnostic d’acné est simple, les patients ou leur entourage identifient le plus souvent la nature de l’affection. Le dermatologue est le médecin le plus adapté pour faire ce diagnostic qui lui pose rarement problème. L’interrogatoire permet de s’assurer qu’il n’existe pas de facteurs déclenchants (exposition solaire ou ultraviolette), de prise médicamenteuse, d’utilisation de crème comédogène ou d’anomalie hormonale.

Quelles affections peuvent être confondues avec l’acné ?

Certaines affections peuvent ressembler à l’acné et parfois être confondues avec elle.

Rosacée : elle touche les adultes et provoque des boutons rouges et des têtes blanches identiques à celles que l’on observe au cours de l’acné, mais elle s’accompagne de rougeurs (couperose, érythrose) et parfois de bouffées de chaleur. La rosacée peut s’accompagner d’une atteinte oculaire et se compliquer d’un épaississement de la peau du nez (rhynophyma).

Folliculites : elles forment de multiples boutons rouges et têtes blanches qui sont la conséquence d’une infection superficielle de l’orifice du poil. Il en existe plusieurs variétés. Certaines prédominent au niveau du pourtour de la bouche (dermite péri-orale), elles peuvent être secondaires à l’application d’une crème à la cortisone ou à la prolifération d’un parasite (démodécidose). La contamination d’un germe au cours du rasage provoque parfois des folliculites bactériennes (staphylocoques). La prise d’antibiotique au long cours peut induire des folliculites du tronc (folliculites à Gram négatifs) dont le traitement est délicat. La prolifération de champignons peut aussi entraîner des folliculites, il peut s’agir de Malassezia furfur généralement responsable du pityriasis versicolor ou rarement du Candida albicans.

Pseudo-folliculites de la barbe : elles sont fréquentes chez les sujets à peau colorée. elles se traduisent par des boutons rouges autour de poils de barbe incarnés.

Elastolyse à kystes et à comédons (maladie de Favre et Racouchaud) : cette affection touche les adultes qui ont été trop exposés à la lumière et au soleil, elle se présente sous forme de microkystes et de points noirs situés autour des yeux. La peau est épaisse et jaunâtre et présente des rides profondes.

Hidrosanédite (maladie de Verneuil) : cette affection chronique et invalidante entraîne des nodules rouges et douloureux dans l’aine, les aisselles et sous les fesses.
Autres affections posant très rarement un problème de diagnostic avec l’acné : milium, verrues planes, sclérose tubéreuse de Bourneville, lupus érythémateux, maladie de Behcet, sarcoïdose, syphilis.

Quelle est l’évolution de l’acné ?

L’acné est une affection qui se prolonge le plus souvent pendant plusieurs années, en moyenne pendant 4 à 6 ans, mais parfois plus longtemps. L’acné persistante à l’âge adulte n’est pas rare, surtout chez les femmes.

Quel est le traitement de l’acné ?

L’acné intérfère avec la qualité de vie et doit donc être prise au sérieux et traitée efficacement. Le dermatologue dispose d’un arsenal très efficace, mais un traitement prolongé et un suivi régulier sont toujours nécessaires pour obtenir des résultats satisfaisants.

Quelles sont nos possibilités
• Les Traitements locaux

– Traitement des lésions rétentionnelles (microkystes)
Nettoyage de peau : le nettoyage de peau dermatologique est indispensable au traitement de l’acné ou prédomine les microkystes (acné microkystique). S’il existe des microkystes, un nettoyage de peau dermatologique est nécessaire avant de débuter un traitement par isotrétinoïne. Le nettoyage de peau réalisé par le dermatologue comporte une microincision de la surface de la peau puis une extraction des comédons. Cet acte est un peu douloureux, mais les efforts sont récompensés par un résultat plus rapide et plus complet.

Rétinoïdes : ils luttent contre les comédons, c’est donc la base du traitement de l’acné car il existe toujours une obstruction des follicules pilo-sébacés. Ils sont essentiels au traitement des acnés kystiques. On trouve la trétinoïne (Locacid®, Kétrel®, Rétacnyl®, Effederm®), l’isotrétinoïne (Roaccutane gel®, antibiotrex®) et l’adapalène (Différine® crème et gel). Le dermatologue utilise la trétinoïne entre 0,025 et 0,05% et l’adapalène qui s’attaque aussi aux lésions inflammatoires. Ces produits sont toujours irritants et doivent être appliqués avec précaution. L’application soit se faire le soir à distance de la toilette (respecter au moins un délai d’une heure après le lavage). Il faut appliquer très peu de produit et l’étaler sur l’ensemble du visage sans frotter la peau. Il faut éviter les zones sensibles (pourtour des yeux et de la bouche, cou). Il est toujours préférable de débuter le traitement un jour sur deux (surtout avec la trétinoine à 0,05% ou si l’on utilise parallèlement le péroxyde de benzoyle). L’application d’une crème hydratante est indispensable le matin, surtout en début de traitement. Enfin, il faut examiner sa peau avant chaque application et suspendre le traitement quelques jours (1 à 4) si la peau devient rouge, pèle ou s’il on a des sensations de brulures. Lorsque l’on supporte bien le produit un jour sur deux, il est possible de l’appliquer quotidiennement, mais on hésitera pas à stopper temporairement le traitement si des irritations apparaissent. Le traitement par rétinoïde s’associe souvent au péroxyde de benzoyle et/ou à un traitement antibiotique local ou général. Les rétinoïdes fragilisent la peau au soleil. Il faut donc utiliser un écran solaire le matin. Ce traitement est contre indiqué pendant la grossesse et l’allaitement.

Acide azélaïque (Skinoren®) : l’acide azélaïque est efficace sur les lésions rétentionnelles mais aussi sur les lésions inflammatoires. Ce traitement s’applique deux fois par jour, il est modérément irritant. Ce traitement n’est pas beaucoup utilisé en France, car il n’est pas pris en charge par l’assurance maladie.

Acides de fruits : les crèmes aux acides de fruits (15%) peuvent parfois être associées aux rétinoïdes. Leur application provoque toujours des picotements sans gravité et de courte durée. Les peelings à l’acide glycolique (20 à 70%) complétent parfois efficacement les nettoyages de peau. Le traitement par les acides de fruits est un traitement cosmétique de complément.

Préparation à la résorcine salycilée : ces préparations ancestrales réagissent au soleil. Elles sont parfois irremplaçables chez les patients qui ne tolèrent pas les rétinoïdes locaux. Ce traitement est contre indiqué pendant la grossesse et l’allaitement.

– Traitement des lésions inflammatoires (boutons rouges)
Peroxyde de Benzoyle 
: le péroxyde de benzoyle existe en savon (Pannoxyl pain®), en crème et gel (Brévoxyl®, Cutacnyl®, Eclaran®, Pannogel®, Pannoxyl®, Effacné®). Les concentrations des produits varient de 2,5 à 10%. Le Peroxyde de benzoyle est un peu irritant , mais très efficace sur les lésions rouges inflammatoires. Nous recommandons de l’utiliser sans frotter, uniquement sur les bottons rouges. Le péroxyde de benzoyle décolore les vêtements définitivement (comme l’eau de javel), il faut donc faire très attention lors de son application, nous recommandons son utilisation le soir avec une lingerie de couleur blanche. Le traitement par péroxyde de benzoyle s’associe parfois aux rétinoïdes et/ou à un traitement antibiotique local ou général. Le péroxyde de benzoyle peut réagir au soleil. Il faut donc l’appliquer le soir et utiliser un écran solaire le matin.

Antibiotiques locaux : On peut utiliser l’érythromycine (Eryfluid®, Stimycine®, Erythrogel®) en gel ou en lotion ou la clindamycine (Dalacine T topic®). Ces produits contiennent de l’alcool et/ou du propylène glycol qui sont irritants. Le traitement antibiotique local s’associe parfois au traitement par rétinoïdes et/ou péroxyde Benzoyle à un traitement ou général.

Rétinoïdes : ils sont surtout efficaces sur les lésions rétentionnelles, on trouve la trétinoïne, l’isotrétinoïne et l’adapalène qui lutte parallèlement contre les lésions inflammatoires.

Acide azélaïque (skinoren®) : l’acide azélaïque est efficace sur les lésions rétentionnelles mais aussi sur les lésions inflammatoires. Ce traitement s’applique deux fois par jour, il est modérément irritant.

Dermocorticoide: le dermatologue spécialisé prescrit parfois très ponctuellement des crèmes cortisonées fortes qui peuvent aider à diminuer l’inflammation d’un gros kyste douloureux. Il ne s’agit pas d’un traitement de l’acné à proprement parler.

Traitements par les lasers et les lampes
Les lasers diode à 1450nm (smoothbeam Candela®) est parfois utilisé pour réduire les lésions inflammatoires de l’acné si l’on ne veut pas utiliser les antibiotiques. Le laser à colorant pulsé, permet aussi de réduire les lésions inflammatoires rouges. Le traitement par laser doit être répété une fois par semaine pendant plusieurs semaines afin de donner des résultats durables.

Diodes electroluminescentes (LED) : les lumières bleues (415 nm) et rouges (632 nm) peuvent être utiles au traitement des lésions inflammatoires de l’acné si l’on veut éviter les antibiotiques (grossesse par ex). Les traitements par laser et lampes doivent être répétés plusieurs fois par semaine pendant plusieurs semaines afin de donner des résultats prolongés.

Phothérapie dynamique : les lumières bleues et rouges peuvent être utilisées en conjonction avec un liquide photosensibilisant (Acide aminolévulinique) pour traiter les lésions inflammatoires de l’acné. Ce traitement n’est pas encore validé en France.

• Traitements par voie orale
Antibiotiques

Un traitement antibiotique prolongé est souvent nécessaire à la prise en charge de l’acné. Le dermatologue a le choix entre les tétracyclines (doxycycline, lymécycline, minocycline) et l’érythromycine, on utilise plus rarement les sulfamides. L’acné n’est pas une infection, mais ces antibiotiques luttent efficacement contre l’inflammation. Les tétracyclines
peuvent entraîner des troubles digestifs (nausées, vomissements), elles doivent être absorbées avec un grand verre d’eau, au moins deux heures avant le coucher pour éviter une ulcération de l’oesophage. Les tétracyclines réagissent au soleil, il faut donc utiliser un écran total toutes les deux heures et ne pas faire de bain de soleil. La survenue d’une allergie cutanée (urticaire) est possible. Les tétracyclines peuvent aussi entraîner d’autres complications très rares (troubles endocriniens, cutanés, hématologiques, musculo-squelettiques, neurologiques, des troubles du système immunitaire, un syndrome d’hypersensibilité, un syndrome lupique ou une pseudo maladie sérique). Les tétracyclines ne doivent pas être utilisées pendant la grossesse ni chez l’enfant de moins de 8 ans (risque de coloration de l’émail dentaire).

– Résumé des caractéristiques de la doxycycline par l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé

Gluconate de zinc (Rubozinc®)
Son efficacité est modeste. Son utilité est limitée aux acnés légères, en complément des traitements locaux. La posologie est de deux gélules par jour le matin à jeun pendant trois mois puis d’une par jour.

Isotrétinoine (Curancé®, Procuta®, Contracné®, Isotrétinoïne Teva®)

La lecture des effets secondaires de ce médicament peut vous inquiéter, les effets secondaires graves de l’isotrétinoïne sont rares alors que ses effets indésirables bénins sont fréquents, mais faciles à prendre en charge. La connaissance des effets secondaires ne doit pas vous dissuader d’un traitement si celui-ci est justifié par une acné sévère, il faut néanmoins suivre scrupuleusement les indications de votre dermatologue et bien réaliser le suivi nécessaire. La contraception et son suivi doivent être stricte.

Un traitement par isotrétinoïne est souvent nécessaire si l’acné est sévère, si elle résiste aux traitements antibiotiques bien conduits pendant au moins trois mois ou perdure à l’âge adulte. L’isotretinoine diminue la production de sébum de 70% et normalise la kératinisation épidermique, elle est anti inflammatoire et réduit la prolifération de propioni bacterium acnes. La prescription d’isotrétinoïne est très réglementée car le médicament peut entraîner des malformations du foetus chez une femme qui le prendrait pendant une grossesse. La contraception est obligatoire chez la femme pendant le traitement par isotrétinoïne, elle doit débuter un mois avant le début du traitement et se poursuivre au moins un mois après. Un contrôle de l’absence de grossesse par un test sanguin mensuel est indispensable, il doit être fait au maximum trois jours avant la prescription et sept jours avant la délivrance du produit. La patiente doit signer un formulaire de consentement éclairé et être à même de bien comprendre les informations délivrées par le dermatologue. S’il existe des microkystes, un nettoyage de peau dermatologique est nécessaire avant de débuter un traitement par isotrétinoïne, leur présence entraîne une aggravation en début de traitement, elle peut être éventuellement sévère. Le traitement peut rarement entraîner des complications au niveau cutané, oculaire, osseux, hépatique, rénal, allergique, métabolique, neurologique, psychiatrique (voir notice isotrétinoïne). L’ isotrétinoïne comporte des effets indésirables obligatoires, ils sont en général facilement pris en charge par des mesures simples que vous indiquera votre dermatologue (votre traitement par isotrétinoïne). Le roaccutane provoque un dessèchement de la peau et des muqueuses qui doit être pris en charge par des crèmes adaptées (votre traitement par isotrétinoïne). Un suivi médical régulier est indispensable (tous les mois chez les femmes, tous les trois mois chez les hommes). Il faut faire une prise de sang avant le début du traitement puis un mois après et ensuite tous les mois chez les femmes et tous les trois mois chez les hommes.

Le traitement par roaccutane en Bref
Dosage et posologie du isotrétinoïne 
: la dose quotidienne de roaccutane que vous prescrit votre médecin dépend de plusieurs facteurs, elle peut varier de 20 à 100 mg par jour en fonction du type et de l’importance de votre acné, de votre poids et peut être différente pour un deuxième ou un troisième traitement. La dose usuelle est de 0,5 mg par kilogramme de poids corporel soit 35 mg par jour pour un adulte de 70 kg.

Durée du traitement par isotrétinoïne : la durée du traitement dépend de votre acné et de la dose qui vous est prescrite car le dermatologue cherche à obtenir une dose totale (pour tout le traitement) variant entre 120 et 150 mg par kilogramme de poids corporel. Il faut en général compter 8 à 12 mois de traitement.

Les effets indésirables et les complications du isotrétinoïne : La tératogénicité (risque de malformation du fœtus en cas de prise pendant une grossesse) doit être évitée par un suivi très strict. L’isotrétinoïne entraîne souvent des effets indésirables bénins, mais peut provoquer de nombreuses complications qui sont heureusement rares ou très rares (notice du isotrétinoïne). Les effets indésirables bénins sont souvent proportionnels à la dose et peuvent être pris en charges par une réduction de celle ci et/ou des soins adaptés, ils n’obligent que rarement à l’interruption du traitement. La peau sèche et sa fragilisation nécessitent toujours l’utilisation d’un stick à lèvre hydratant, d’une crème hydratante pour le visage et le corps et d’un écran solaire. Il faut parfois mettre une crème grasse sur la muqueuse narinaire et des larmes artificielles dans les yeux. Le port des lentilles n’est pas toujours possible pendant le traitement (elle dépend de l’abondance de vos larmes). L’exposition solaire est contre-indiquée, il faut appliquer un écran solaire toutes les deux heures si le climat est ensoleillé. Il est possible de se baigner à la mer si le bain ne dure pas plus de trente minutes et si l’on applique l’écran auparavant, il n’est pas possible d’envisager des activités prolongées en plein soleil pendant le traitement Il faut attendre six mois à une année après le traitement par isotrétinoïne avant d’envisager un traitement laser (épilation, rougeurs), une intervention chirurgicale sur la peau ou une correction des cicatrices (dermabrasion, relissage).

Effets indésirables très fréquents (1/10) : oeil (blépharite, conjonctivite, sécheresse oculaire, irritation oculaire), sang (anémie, augmentation de la vitesse de sédimentation, thrombopénie, thrombocythémie), foie (élévation des transaminases), peau [chéilite, dermites, sécheresse de la peau, desquamation localisée, prurit, éruption érythémateuse, fragilité cutanée (lésions dues aux frottements)], articulations et muscles (arthralgies, myalgies, douleurs dorsales notamment chez les adolescents), métabolisme (élévation des triglycérides sanguins, diminution des HDL circulantes).

Effets indésirables fréquents (1/100) : Sang (neutropénie), système nerveux (céphalées), troubles respiratoires (épistaxis, sécheresse, rhinopharyngite), investigations (élévation du cholestérol sanguin, élévation de la glycémie, hématurie, protéinurie).

Les
effets indésirables rares (1/1000-1:10000) ou très rares (1/100000) : acné fulminante, alopécie, arthrite, bronchospasme, cataracte, colite, convulsions, dépression, diabète, glomérulonéphrite, hémorragie digestive, hépatite, hyperostose, infection, lymphadénopathie, opacités cornéennes, pancréatite, vascularite (notice du isotrétinoïne).

On a récemment insisté sur la possibilité de troubles de l’humeur et sur l’aggravation de pathologies psychiatriques. il s’agit d’effets secondaires rares ou très rares. Il existe des cas de suicides qui soulèvent une émotion et des questions légitimes. Il est évident que ces éléments doivent être étudiés avec grand soin, mais il n’existe à ce jour aucun lien démontré entre isotrétinoïne et suicide au plan de la population. Il est demandé aux médecins d’avoir une vigilance particulière, les recommandations de l’Afssaps à ce suje tsont les suivantes :

« avant de débuter le traitement, tous les patients, hommes et femmes, doivent :– être informés sur le risque éventuel de survenue de troubles psychiatriques. Une discussion sur les difficultés psychologiques possibles au cours de l’acné et/ou de son traitement doit avoir lieu avec les parents des patients mineurs,– faire part de leurs antécédents personnels et familiaux de troubles psychiatriques.Pendant et après l’arrêt du traitement, les patients doivent :– informer leur médecin de tout changement d’humeur ou de comportement.– Il est recommandé de porter une attention particulière aux patients présentant des antécédents de dépression et de surveiller des éventuels signes de dépression chez tous les patients avec recours à un traitement approprié si nécessaire. L’interruption de l’isotrétinoïne peut cependant être insuffisante pour maîtriser les symptômes et un bilan psychiatrique ou psychologique complémentaire peut alors être nécessaire. »

Le suivi du traitement par isotrétinoïne : Bilan sanguin avant le début du traitement, après un mois de traitement puis tous les mois chez les femmes et tous les trois mois chez les hommes. Consultation de suivi mensuelle chez les femmes, trimestrielle chez les hommes. Un carnet de suivi est délivré par le médecin, il permet de marquer chaque prescription et le résultats des tests de grossesse, il est indispensable à la délivrance du médicament par le pharmacien.

Notices d’information sur l’isotrétinoine
– Résumé des caractéristiques du produit par l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé
– Notice duRoaccutane® par le laboratoire Roche 
– Formulaire d’accord de soin et de contraception par l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé 
– Votre traitement par isotrétinoïne, par le Docteur Abimelec. 

– Carnet de la patiente par l’Afssaps

Traitement hormonaux
Le traitement hormonal de l’acné est très important chez la femme. Il permet souvent d’éviter un traitement par isotrétinoïne, évite la récidive de l’acné à l’arrêt des traitements et débarrasser les femmes d’une acné tardive souvent gênante. Le dermatologue ou le gynécologue recommande souvent un traitement hormonal qui contient un estrogène et un progestatif antihormone mâle (Diane®, Bellara®, Jasmine®, Jasminelle®) parfois en association à un traitement antiandrogène complémentaire (acétate de cyprotérone®). Ces traitements permettent par la même occasion une contraception efficace. C’est le gynécologue qui prescrit initialement la pilule qui s’assure de l’absence de contre indication et réalise le suivit de ce traitement (examen clinique, prise de sang, frottis). Ces traitements hormonaux ont les mêmes inconvénients que la prise d’une pilule, ils sont contre indiqués en cas d’antécédents vasculaires ou de facteurs de risques cardiovasculaires, de diabète, de porphyrie, de maladie du foie ou de cancer de la sphère génitale.

De nombreux contraceptifs aggravent l’acné, en particulier ceux qui contiennent des dérivés de la nortestostérone (adépal®, minidril®, trinordiol®, ludeal®, microval®, mirena®).

L’interruption d’une contraception est souvent l’occasion d’une poussée d’acné chez une femme dont les poussées s’étaient amendées.

Quels traitements en fonction de votre forme d’acné ?
Avant d’envisager la mise en route d’un traitement, il faut éliminer les facteurs qui peuvent provoquer ou aggraver l’acné : exposition aux ultraviolets, crèmes comédogènes, pilules stimulant l’acné, médicaments inducteurs, dysfonctionnement hormonal. Il faut aussi rechercher les facteurs déclenchants comme une exposition au soleil ou en cabine trois semaines avant (retour de vacances), l’arrêt d’une pilule trois mois avant ou l’utilisation d’une nouvelle crème achetée en parfumerie.

L’acné légère est prise en charge par les traitements locaux (antibiotiques, peroxyde de benzoyle et/ou rétinoïdes), l’acné modérée nécessite de plus la prise d’antibiotiques par voie orale (tétracyclines, érythromycine) alors que l’acné sévère implique presque toujours la prise d’isotrétinoïne. Par ailleurs, la réalisation de nettoyages de peau dermatologiques est souvent indispensable pour accélérer la guérison des acnés microkystiques. Le recours au laser et à la photothérapie dynamique est rarement indispensable mais peut être utile chez certains patients qui ne désirent pas prendre d’antibiotiques par voie orale.
En dehors de l’isotrétinoïne, un traitement local et général ne donne que peu de résultats après un mois, on peut compter sur 20% d’amélioration après deux mois, 60% à 6 mois et 80% à 8 mois. L’isotrétinoine donne une amélioration plus rapide et plus complète, on peut escompter 80% d’amélioration après 4 mois de traitement d’une acné du visage alors qu’il faut compter 6 mois pour une acné du dos. On obtient en général 100% d’amélioration après 6 à 8 mois de traitement.

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